Page 19 - Vie de sœur Marguerite du Saint Sacrement, par le Père Amelotte

contenter de la diligence de tant de Docteurs qui avaient tout pesé
au poids du Sanctuaire, il veut savoir de nouveau leurs
sentiments. Enfin il me fait l’honneur de m’appeler avec un de nos
Pères nommé par la Reine, pour mettre la dernière main à
l’œuvre.

C’est ici que je dois rendre grâce à Dieu et confesser ce que
l’expérience m’a appris, qu’il y a grande différence entre la lumière
et la grâce des Séraphins et des Trônes de l’Eglise, qui sont les
Évêques, et celle des Anges inférieurs. Car quoi que tant d’aigles,
qui avaient jeté leurs yeux perçants sur la Vie de cette Fille,
eussent découvert les moindres apparences de tache, néanmoins
ce savant Prélat, comme une intelligence supérieure, a pénétré
avec une nouvelle vigueur, et avec une admirable clarté dont les
ténèbres de mon ignorance avaient obscurci la gloire de cette
âme. Il ne se peut rien ajouter à la diligence qu’il a apportée, soit
pour l’assurance du public, soit pour l’intérêt de la Sœur et de tout
son Ordre, soit pour mon instruction particulière.

Il n’a voulu laisser aucun fait sans le vérifier, et sur ses
informations, et sur les preuves dont je m’étais aussi pourvu. Il a
comme remis au feu avec son jugement exact l’or de toutes les
vertus et de toutes les grâces de la Sœur et les a examinées par
les exemples de l’antiquité, et par les principes de la Théologie. Il
a donné l’éclat en beaucoup d’endroits par le changement de mes
pensées et de mes expressions à des vérités illustres que j’avais
enveloppées de nuages.

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