Menu principal :
Qu’est-ce qu’une terre
sainte ? |
|
La terre
sainte d’Israël par excellence, c’est un lieu visité par Dieu d’une manière
particulière. Un lieu marqué par le passage de Dieu ou s’imprime dans la
géographie la marque de sa présence. C’est un lieu aussi où Dieu appelle. Il
appelle par notre nom et donc révèle notre identité et nous révèle notre
mission. Il appelle Moïse pour lui donner mission de libérer son peuple
d’Egypte. Toute terre sainte permet d’écouter un appel et d’être envoyé en
mission, car Dieu, n’a de cesse d’écouter le cri des pauvres et des captifs
et de les libérer. La terre sainte, lieu de libération devient aussi un lieu
de connaissance du cœur de Dieu en vérité et cela fait de nous des amis de
Dieu. Beaune terre
sacrée de France. Quel est le plan de Dieu sur Beaune et comment l’a-t-Il
marqué de son sceau ? Il y a un
fil rouge historique à suivre qui va forger la sainteté de cette terre. |
|
Une première période |
|
L’implantation de la chrétienté en terre païenne du IIIe siècle au Xe siècle. |
|
Saint
Bénigne sera le premier évangélisateur, Saint Etienne le martyr, celui avec
qui les premiers chrétiens vont se placer sous son intercession, Saint Martin
de Tour qui viendra y prêcher et faire de miracles, Saint Baudel,
Saint Flocel, Saint Hernée.
Ce sont les saints que l’on prie,
qu’on vénère et dont on garde précieusement les reliques. Les saints qui sont
les modèles pour persévérer dans les persécutions et qui sont des modèles de
vie dans les difficultés. On n’a pas encore de piété mariale populaire. Marie
c’est la mère de Dieu, la Théotokos, encore trop grande et parfaite pour la foi
populaire. Mais Marie va se faire connaître. L’Esprit Saint qui veut conduire
son église veut révéler progressivement le secret de Marie et le plan du
Père. |
|
Deuxième grande période |
|
L’implantation de la piété mariale à Beaune. Il y a 2 grands évènements qui vont le permettre. Le premier, du concile d’Ephèse de 431 à la réforme grégorienne 1050, dont l’évènement fondamental est le développement des fêtes liturgiques de Marie. Ces fêtes liturgiques issues des bases dogmatiques seront le lieu vivifiant de la réflexion théologique et susciteront ainsi le premier avènement d’une littérature proprement mariale. C’est en orient surtout que tout commence. |
|
|
|
|
|
Insensiblement,
on célèbre Marie. Elle entre dans la liturgie comme en satellite du mystère
de l’incarnation. Puis à la fin du VIIe siècle, commence une éclosion de
fêtes particulières où le mystère de Marie est mis dans un relief plus
personnel. L’Annonciation du Seigneur devient l’Annonciation de Marie, la
présentation de Jésus au temple est associée à la purification de Marie. On célèbre
la nativité de Marie, sa présentation au temple le 21 novembre, sa
dormition le 15 août. On voit toute l’importance des fêtes liturgiques pour
l’accueil de la vérité révélée pour la foi populaire et pour la tradition
cultuelle qui permettra une vraie transmission de la foi. Dès lors qu’on
célèbre une fête, il faut élaborer des formules de prières et prêcher chaque
année sur son objet. La pensée théologique en reçoit une stimulation
considérable. L’intelligence s’exercera non pas dans l’abstraction, mais au
cœur d’une célébration communautaire, dans la vie des fidèles, la célébration
communautaire qui fait appel à toutes les générations et qui créé un
évènement populaire et fondamental pour la transmission de la foi. Le 2ème
grand évènement marial aura lieu de la réforme grégorienne de 1050 au concile
de trente 1563. Après l’introduction des faits, un changement de perspective
du rôle de Marie va s’opérer. Ce sera alors l’explosion des chapelles
mariales. Fin du 11ème
siècle, la théologie mariale élargit son horizon et prend une proportion
considérable. Auparavant on
se bornait à considérer Marie dans le mystère de l’enfance du Christ en
défendant la maternité divine. On défendait la divinité du Christ contre les
hérésies. Son rôle au sacrifice du calvaire et dans la vie actuelle de
l’église restée dans l’ombre. Ces limites vont éclater. A partir du
12ème siècle la présence de Marie au Golgotha capte l’attention et
révèle des richesses jusque-là inaperçues. On découvre sa compassion, son
union active à l’oblation de son fils. On saisit la portée de la parole du
Christ mourant : « voici ta mère ». Marie est ma mère et Marie
intercède pour moi aujourd’hui dans ma vie. Voilà ce que les fidèles vont
saisir. Ils vont prendre la main de Marie pour qu’elle les accompagne dans
les drames de leur vie car l’histoire est envahie de drames, guerres, peste,
famine, Invasions
barbares, croisades, guerre de 100 ans, guerre contre Charles Quint, guerre
de religion. Alors on
invoque Marie plus que jamais. Il
n’est pas un seul des cantons de l’arrondissement de Beaune qui ne renferme
un témoignage de dévotion à Marie. C’est Notre Dame de la piété à Volnay,
Notre Dame de Serrigny, Notre Dame d’Auxonne, Notre
C’est cette
multitude de chapelles qui va créer des points de chrétienté, des ancrages
pour la foi. Chacune de ces chapelles a sa
tradition, ses fêtes, ses processions, pour implorer Marie ou lui rendre
grâce pour les exaucements. Ces fêtes et ces évènements drainent massivement
le peuple qui célèbre et fait l’expérience de Dieu par l’intercession de Marie.
C’est Notre
Dame de Cîteaux et Notre Dame de Beaune qui seront les moteurs spirituels
pour toute la région. Cîteaux va être un lieu choisi par la Vierge Marie.
L’histoire commence avec la mère de Robert de Molesme
qui a un songe alors qu’elle est enceinte. Marie lui
dit : « avec cet anneau, je me fiancerai avec le fils que vous
portez dans votre sein ». Plus tard Robert de Molesme
avec 20 compagnons cherchant un nouveau lieu de fondation entendit :
«Arrête-toi ici » et c’est
Cîteaux. Fin du12ème siècle, il y plus de 6000 monastères. Le pape
Grégoire X disait qu’à la droite de l’épouse du Christ est assis l’ordre de
Cîteaux attaché à la Sainte Vierge. Puis Saint Bernard par sa sainteté et ses
sermons sur Marie va alimenter la foi des fidèles et les faire entrer dans
une haute contemplation sur la personne de Marie. C’est dans cette période
aussi que l’on construit Notre Dame de Beaune. De 976 jusqu’à son achèvement
en 1226 près de 3 siècles s’écouleront. Ces 3 siècles qui vont concentrer
toute l’attention des populations, riches et pauvres dans des efforts
laborieux, communs pour sa construction au service de Dieu et de la Vierge
Marie. Une Vierge noire sera présentée à la dévotion. |
|
|
|
Liturgie
sacrée et charité sont désormais les 2 poumons où le souffle de l’Esprit
s’engouffre pour transformer la misère de ce monde. Beaune devient peu à peu
cette terre sacrée. L’implantation
d’ordres religieux va authentifier le choix de Dieu sur cette terre.
De 1561 à
1598, ce sont les périodes de guerre de religion qui font des ravages. |
|
Troisième période A
la fin de 16ème siècle arrive
la 3ème période qui est la
période centrale pour Beaune ; elle est le fruit de cette vraie dévotion
mariale qui a préparé le terrain. Marie prépare le terrain des grandes
grâces. Beaune est alors pétrie par la
charité envers les pauvres malades et les illettrés et de la sainte liturgie
en l’honneur de Dieu. A tel point qu’il y a de couvents qu’on ne veut plus
que s’installe le couvent des carmélites en 1619. Il aura bien du mal à s’y
installer et l’évêque d’Autun demandera plus tardivement qu’on diminue le
nombre de processions à Beaune. Le 23
septembre 1630, sa mère meurt. Sur le champ la petite Marguerite Parigot
court se réfugier auprès de la Sainte Vierge et lui demande d’être sa maman.
Son père et son oncle la conduisent après les obsèques de sa mère au carmel.
C’est alors que l’Enfant Jésus se révèle à son cœur. Bientôt il lui révèle
aussi sa mission. Faire connaître au monde les trésors de la
divine enfance du Sauveur et sa douloureuse passion. Voici comment. En
1636, Marguerite a 17 ans. La peste, les guerres reprennent. L’Enfant Jésus donne à Marguerite les
moyens de sa mission. Fonder une famille qui honore son enfance. Ce sera le
remède pour arrêter l’armée ennemie. « Puise dans les trésors de mon enfance et rien ne te sera refusé ». Le 24
mars 1636, elle fonde la famille du Saint Enfant Jésus. Cette dévotion se
répand très rapidement,
à cause des souffrances du peuple et des dangers émanant des guerres qui
ravagent la Bourgogne et les grâces effectivement sont obtenues. |
|
Dès 1636, l’Enfant
Jésus demande à Marguerite de prier pour l’obtention d’un dauphin pour la
France. « C’est par ma
sainte Enfance que la France obtiendra un dauphin ». Or la main de Dieu est sur la famille royale. Louis
XIII décide de consacrer la France à Marie pour obtenir une paix stable dans
le royaume. Avant même de savoir que la reine est enceinte, la Vierge Marie
et l’Enfant Jésus ont dépassé leur
attente.
Consécration
à Marie et puissance de la Sainte Enfance pour obtenir la paix et la
naissance du dauphin. Il fallait aussi la docile obéissance de cœurs humbles
et attentifs à la voix de Dieu. Louis XIII et la petite Marguerite du Saint
Sacrement. Le 5 septembre 1638 Anne d’Autriche accouche d’un garçon que l’on
prénomme Louis Dieudonné et qui deviendra Louis XIV. Or le 25 décembre 1638,
l’Enfant Jésus à Beaune fait une nouvelle demande à Marguerite. Il lui apparaît en une forme
différente, debout mais emmailloté jusqu’au bras, couronné, un sceptre à la
main. Il désire une chapelle où il
soit honoré comme le Petit Roi de Grâce, de gloire. Alors que le roi Louis XIV sera le roi soleil et
vivra dans un palais à Versailles, L’Enfant Jésus proclame qu’il veut régner
sur les cœurs et veut une modeste petite chapelle où il désire être honoré
ici à Beaune. « Ma
royauté n’est pas de ce monde ». Mais il
est le roi et il veut régner. Il
choisit un lieu où il manifeste sa régence. Beaune devient dès lors
plus que jamais terre sacrée et sainte, pour que s’y réalise le plan de Dieu
et il y aura un jeu tout particulier entre l’Enfant et sa mère. Voilà le cœur
de l’histoire de Beaune et de sa mission. Les couvents
se multiplient pour soulager les pauvres et les affligés. 12
communautés religieuses seront recensées en
ce milieu du 17è siècle. Vie d’union à Dieu, charité envers les
malades, enseignements pour vaincre l’ignorance, prières pour défendre la
France. C’est la réponse du ciel face aux maux du siècle. |
|
Quatrième époque S’ouvre une 4ème époque, les
crises, l’enfouissement, l’acharnement à détruire l’ordre de Dieu. 1789/1793 la
révolution française et les destructions des chapelles, l’interdiction du
culte. Il y a le
siècle des lumières, l’athéisme, le communisme, les grandes guerres qui font que
la foi s’érode. Quand il viendra le fils de l’homme, trouvera-t-il encore la
foi sur terre ? Mais il y a aussi des réveils qui lient la Vierge Marie
et l’Enfant. 1873 l’Abbé Chocarne réalisant son 2ème pèlerinage
national à Lourdes à Notre Saint Mère et en priant De retour à
Beaune avec Mme Maurice de Blic, il décide de
remettre le culte du Petit Roi, publique. C’est encore la mère qui fait
découvrir l’Enfant. A Beaune
aussi il y a la libération le 8 septembre 1944, Marie donne le signe qu’elle
est la Reine de la ville et qu’elle
l’a protégée et l’a libérée. C’est pourquoi le 25 mai 1947, sous la
houlette de l’archi prêtre Pimet, on érige sur la montagne de Beaune, une statue
en l’honneur de Notre Dame pour la remercier de sa protection. |
|
|
|
|
|
Cinquième période
Beaune fait
bien partie de ses lieux sacrés qui incarnent la foi et où le ciel fait
irruption dans le temporel. C’est
notre monde. Les lieux où la foi populaire peut s’exprimer pour dialoguer
avec le créateur et ses saints qui intercèdent pour nous. Autrement dit des
lieux de miséricorde et de compassion qui nous permettent de réaliser de
vraies conversions, des rencontres transformantes et authentiques des âmes
avec Dieu. Ces lieux sont fondamentaux pour la visibilité et la transmission de la foi. La foi qui
s’exprimera dans une tradition
familiale reconstruite, dans une expression liturgique communautaire
où nous implorerons ensemble le ciel. Il nous faut retrouver le sens des
célébrations liturgiques en église, le sens du sacré et de la fête en famille
pour une église vivante de demain. Il nous faut aussi renouer avec la
richesse de notre tradition chrétienne. France
qu’as-tu fait de ton baptême ? Beaune
qu’as-tu fait des trésors que le ciel t’a confiés ? Oui Beaune, buisson
ardent où la voix du Seigneur s’est fait entendre. Il nous appelle encore
aujourd’hui, il a une mission à nous confier
pour libérer ce monde de ses ténèbres et nous faire entrer dans l’autre monde, celui
de la lumière. (Cet article est issu de notes prises
lors d’un enseignement de Sr Marie Astrid
- Neuvaine 2012) |