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La vie de Marguerite, image fidèle de l’Enfance de Jésus et des simples vertus pratiquées par la Sainte famille de Nazareth

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(Extrait du livre de Louis de Cissey, 1862)

 

De toute la vie cachée de Notre-Seigneur, les mystères de la Sainte-Enfance sont les seuls que l’Évangile nous ait révélés. En se taisant sur les autres, l’Esprit-Saint semble avoir mis toutes ses complaisances à fixer notre attention sur les abaissements et les amabilités de Jésus-Enfant, dont il retrace avec une ravissante simplicité la naissance merveilleuse, le doux  apostolat auprès des bergers de Bethléem et des mages d’Orient, la fuite en Égypte, l’étonnante apparition au milieu des docteurs, les humbles occupations résumées par ces paroles : Il était soumis. Aussi, ces mystères ont-ils toujours été chers aux chrétiens, quoiqu’il fût réservé à ces derniers temps de l’Eglise de leur consacrer une dévotion particulière. Au dix-septième siècle, elle se révèle subitement, pénètre tous les cœurs, et les amène à la pratique des naïves vertus qu’on est convenu d’appeler celles de l’Enfance chrétienne, parce qu’elles sont l’application pratique de ces paroles de Notre-Seigneur : « Si vous ne devenez semblable à un petit enfant, vous n’entrerez pas dans le royaume des cieux. »

D’où venait cette dévotion qui attira spontanément tant d’âmes à Dieu, en les arrachant aux passions  des luttes et à la contagion des hérésies, fruits amers des guerres religieuses qui désolaient notre patrie ? Faut-il l’attribuer à quelqu’un des grands saints qu’une inépuisable miséricorde suscite alors ? Non ! Son origine est plus humble et plus en rapport avec la crèche de Bethléem. Une pauvre Carmélite, sœur  Marguerite du Saint-Sacrement, en reçu les instructions et la propagea en toute l’Europe. C’est elle qui fut dépositaire de ses trésors, c’est par elle qu’après bien des vicissitudes est arrivé jusqu’à ces jours, où elle se dilate de nouveau, s’étend à toutes les classes, à toutes les conditions, et surtout parmi les enfants, âge heureux auquel Jésus réserve ses plus tendres prédilections.

L’association érigée en l’honneur de la Sainte-Enfance de Jésus, par sœur Marguerite, approuvée par les bulles des souverains pontifes Innocent X et Alexandre VII, en 1653 et 1661, vient, par un indult pontificat, donné à Rome le 4 décembre 1855, d’être élevée au rang d’Archiconfrérie, privilège insigne et rare dans l’Eglise qui rendra à l’œuvre de la servante de Dieu le développement et la vie que le Saint-Esprit lui avait autrefois donnée.

« Les révolutions ont ralenti son mouvement, dit l’auteur du Manuel de l’archiconfrérie de la  Sainte Enfance, mais il ne s’est jamais arrêté. La sœur Marguerite a prédit que si l’association de la Sainte-Enfance s’affaiblit avec les mauvais temps, le divin roi de la crèche la tirera plus tard de ces ténèbres passagères, pour la faire prospérer encore. Ces jours semblent arrivés. Les bénédictions de Pie IX multiplieront ce grain de sénevé, encore caché dans l’ombre, prouve qu’en grandissant comme un rameau de grâce, il puisse  abriter les oiseaux du ciel dans son feuillage, et les nourrir de son fruit. Il est tant d’âmes qui, dans les épreuves de la vie, ont besoin de repos ! Où le trouveraient-elles plus délicieux que sur le cœur de Jésus-Enfant ! »

La dévotion à la Sainte-Enfance de Jésus est tout entière dans le récit de la vie de celle qui fut son épouse privilégiée et qui en reproduisit l’image parmi nous ! C’est là qu’on pourra le mieux apprendre à la connaître, à l’aimer, à s’en pénétrer. Cette vie n’a jamais été examinée à Rome, mais elle a été dans le diocèse habité par cette humble fille du Carmel, l’objet de la plus minutieuse enquête, et tous les faits surnaturels qui lui sont attribués ont été soigneusement vérifiés par un pieux et savant prélat, Mgr d’Attichy, qui les confirma de la manière la plus éclatante. Pour Mgr d’Attichy, comme pour tous les chrétiens du dix-septième siècle, Marguerite était la grande sainte – M. Ollier l’appelait  ainsi –  dont l’Eglise pouvait alors se glorifier. « Les vertus de son âme, écrivait un autre évêque, ont un  fondement si solide, qu’il ne faut pas s’étonner si Dieu a bâti sur elle un des plus hauts édifices de la grâce. La vie de Marguerite prouve que les grandes familiarités de Dieu avec son Eglise ne sont pas toutes renfermées dans les siècles précédents, et que les âmes religieuses d’aujourd’hui ne le cèdent  pas aux plus illustres des temps passés. Si l’Allemagne a eu sa Gertrude, l’Italie ses Catherine, l’Espagne sa Thérèse, la France peut s’honorer de sa Marguerite. »

La propagation au dix-septième siècle de la dévotion à la Sainte-Enfance fut un gage de la miséricorde divine, accordée à la société française après les cruelles épreuves qu’elle venait de traverser. Pour l’arracher aux habitudes de licence développées par de longues années de troubles et de guerres, Dieu lui offrit, avec l’incomparable prestige des miracles et des merveilles les plus extraordinaires, le spectacle de la vie de Marguerite, image fidèle de l’Enfance de Jésus et des  simples vertus   pratiquées par la Sainte famille de Nazareth.

Là, rien ne les dérobait aux regards, elles appelaient  au contraire toutes les âmes à elles par leurs puissants attraits. Là se trouvent  encore les exemples les plus capables de raviver la piété dans nos âmes ébranlées par des secousses aussi violentes que celles éprouvées par nos pères. Nos cœurs, si souvent abattus et découragés, ne se sentent-ils pas, malgré leurs défaillances, gagnés sans efforts par l’aimable dévotion qui offre à leur amour, dans la douceur ravissante de la crèche, celui qu’ils n’eussent osé suivre sur  la voie douloureuse de la Croix ?

 

 

Rectificatif  sur le livre de Louis de Cissey.

 

 

 

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