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L’EUCHARISTIE, LE PAIN DES FORTS C’est
un thème traditionnel dans la foi de l’Eglise mais cela commence vraiment mal ! Le Jeudi saint, tous les Apôtres reçoivent
l’Eucharistie, même Judas puisque Jésus lui dit que le traitre est celui qui
a mis sa main dans le plat en même temps que lui. Pierre lui aussi nourri de
l’Eucharistie trahit, 3 apôtres dorment à Gethsémani lorsque Jésus prend la
décision d’accomplir sa mission et tous
sont aux abonnés absents au
pied de la Croix (sauf Jean) et Thomas
qui le soir de la Résurrection ne veut rien savoir avant d’avoir vu.
Cela ne commence pas bien et le pain
donné aux Apôtres n’est pas ce qui
leur donne de la force Tous
sont absents sauf Jean. Jean
sait, prie, comprend et le pain de l’Eucharistie donné le Jeudi Saint s’associe chez lui à
plusieurs éléments essentiels. Sa proximité avec Jésus : il est le
disciple bien aimé dont parle l’Evangile. Sa proximité avec Marie. Ils ne sont que les deux au pied de la Croix avec quelques
autres femmes. Sa foi, intense, clairvoyante et forte « Il vit et il crut ». L’eucharistie,
pain des forts, ne se suffit pas à elle seule. Il y faut la proximité avec
Celui qui est réellement dans l’Eucharistie, qui est réellement
l’Eucharistie, avec ses témoins, avec
le secours de la foi. Le
pain des forts et justement ce qui
nous donne de la force. Et ce n’est pas incompatible avec ce que je viens de dire. C’est le pain qui donne de la force à Elie
quand il est à l’Horeb, en fuite, menacé de mort et que rien ne va. C’est le pain donné lors des 40 ans passés au
désert, la Manne. C’est un épisode connu mais c’est cette nourriture qui leur
permit de tenir et de marcher C’est le pain de la multiplication des pains.
Ils avaient faim et rien à manger. Ils avaient été rassasiés de la Parole de Jésus
mais ils avaient à revenir chez eux. C’est ici le pain qui donne la
force de repartir et revenir chez soi
afin de dire ce que l’on a entendu. C’est
le pain qui donne la force de la mission. Pas seulement pour revenir chez
soi comme on le fait après un concert, une
exposition mais pour pouvoir redire ce que l’on a entendu. C’est aussi le pain que reçoit Paul
après sa conversion sur le chemin de
Damas. Il est aveuglé, Ananie vient le chercher et l’introduit dans la communauté chrétienne. Et là, que se
passe-t-il ? Il est bien accueilli, ce qui n’est déjà pas mal, est
baptisé et passe à table. Simple repas ? peut-être mais pour moi ce
repas a une saveur eucharistique. C’est le pain qui donne la force de
l’appartenance à l’Eglise, même si tout en apparence s’y oppose et ferait
qu’on se méfierait de celui qui vient d’entrer. C’est le pain des forts mais aussi le pain du discernement. Nous sommes le 24 juin,
jour de la fête de la NATIVITE DE SAINT JEAN BAPTISTE. On ne
présente plus le Précurseur. Proche de Jésus, parti annoncer l’Evangile, il
vit les 2 premières caractéristiques
que je viens de présenter. On fête son martyre et on pense à sa mort à Machéronte,
en Jordanie actuelle sur une colline
où il n’y a rien autour. Il a su avoir la force de témoigner devant ce pourri
d’Hérode qui aimait pourtant bien l’écouter. Il n’a pas connu le Jeudi Saint
mais sa force de persuasion était
réelle. S’il n’a pas communié, il a eu
la force de témoigner de ce que
l’Eucharistie nous donne de faire. Et rien que pour cela, il
est digne de notre piété et de notre
imitation. Il est d’ailleurs le seul à avoir 2 entrées dans le calendrier des saints, Marie excepté bien sûr. Si
aujourd’hui nous ne fêtions pas St Jean Baptiste, nous célébrerions le CŒUR IMMANCULE DE LA
VIERGE. Cette fête, moins connue que le Sacré Cœur,
la suit d’un jour. Et Marie nous permet de communier à son ouverture à Dieu.
Ouverture à sa volonté, à sa Parole
qu’elle fait devenir Chair, à son Fils puisqu’elle est partout où il est. Sa
force vient de la présence de son Fils en elle. Dans son humble
accueil au Seigneur qui fait en elle sa demeure, elle est l’image de
l’Eglise, temple de l’Esprit Saint et modèle
de tout chrétien. Elle est remplie de la présence de l’Esprit Saint
comme nous devrions l’être après chaque Eucharistie. Enfin
la présence de l’Eucharistie en nous
est DESARMANTE. C’est la force qui fait tenir les chrétiens.
Dans les prisons où quand on la reçoit, elle permet de vivre les épreuves. Dans les camps de prisonniers où les
témoignages nous disent qu’elle était
précieuse. Dans les hôpitaux puisqu’elle donne paix et force. L‘Eucharistie est comme l’oxygène. C’est quand on en est
privé qu’on en voit l’importance et la nécessité. Elle est force désarmante car elle n’est pas
violence. Le fait de proposer la joue droite fait que l’autre hésite à
frapper car ce dernier sait qu’on ne
répondra pas par la violence. L’image du petit chinois à Pékin en 1989 est
parlante. Le conducteur aurait pu enclencher le moteur, c’était fini. il ne
l’a pas fait. Elle est désarmante car elle empêche d’aller plus loin et
d’utiliser la violence et la haine Alors,
oui, l’Eucharistie est nourriture des
forts. Elle renforce notre intimité avec le
Seigneur, elle nous force à proclamer l’amour du Christ, elle nous permet
d’accueillir l’autre (cf st Paul), elle nous fait
imiter St Jean Baptiste et Marie, elle est FORCE DESARMANTE. Yves
FROT 24 Juin 2017 |