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Homélie du Père Yves Frot, à la Veillée de l'Enfant-Jésus, le 24 juin 2017 au Sanctuaire

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            L’EUCHARISTIE, LE PAIN DES FORTS

 

C’est un thème traditionnel dans la foi de l’Eglise mais cela  commence vraiment mal !

Le Jeudi saint, tous les Apôtres reçoivent l’Eucharistie, même Judas puisque Jésus lui dit que le traitre est celui qui a mis sa main dans le plat en même temps que lui. Pierre lui aussi nourri de l’Eucharistie trahit, 3 apôtres dorment à Gethsémani lorsque Jésus prend la décision d’accomplir sa mission et tous  sont aux abonnés  absents au pied de la Croix (sauf Jean) et Thomas  qui le soir de la Résurrection ne veut rien savoir avant d’avoir vu. Cela ne commence pas  bien et le pain donné aux Apôtres n’est pas  ce qui leur donne de la force

Tous  sont absents  sauf Jean. Jean sait, prie, comprend et le pain de l’Eucharistie  donné le Jeudi Saint s’associe chez lui à plusieurs éléments essentiels. Sa proximité avec Jésus : il est le disciple bien aimé dont parle l’Evangile. Sa proximité  avec Marie. Ils  ne sont que les  deux au pied de la Croix avec quelques autres femmes. Sa foi, intense, clairvoyante et forte «  Il vit et il crut ».

L’eucharistie, pain des  forts, ne se suffit pas  à elle seule. Il y faut la proximité avec Celui qui est réellement dans l’Eucharistie, qui est réellement l’Eucharistie, avec ses  témoins, avec le  secours de la foi.

 

Le pain des forts  et justement ce qui nous  donne de la force.

Et ce n’est pas  incompatible  avec ce que je viens de dire.

C’est le pain qui donne de la force à Elie quand il est à l’Horeb, en fuite, menacé de mort et que  rien ne va.

C’est le pain donné lors des 40 ans passés au désert, la Manne. C’est un épisode connu mais c’est cette nourriture qui leur permit de tenir et de marcher

C’est le pain de la multiplication des pains. Ils  avaient faim et rien  à manger. Ils  avaient été rassasiés de la Parole de Jésus mais ils avaient à revenir chez eux. C’est ici le pain qui donne la force  de repartir et revenir chez soi afin de dire ce que l’on a entendu. C’est le pain qui donne la force de la mission. Pas seulement pour revenir chez soi comme on le fait après un concert, une  exposition mais pour pouvoir redire ce que l’on a entendu.

C’est aussi le pain que reçoit Paul après  sa conversion sur le chemin de Damas. Il est aveuglé, Ananie vient le chercher et l’introduit dans la  communauté chrétienne. Et là, que se passe-t-il ? Il est bien accueilli, ce qui n’est déjà pas mal, est baptisé et passe à table. Simple repas ? peut-être mais pour moi ce repas  a une saveur eucharistique. C’est le pain qui donne la force de l’appartenance à l’Eglise, même si tout en apparence s’y oppose et ferait qu’on se méfierait de celui qui vient d’entrer. C’est le pain des  forts mais aussi le pain du discernement.

 

Nous  sommes le 24 juin, jour de la fête de la NATIVITE DE SAINT JEAN BAPTISTE.

 On ne présente plus le Précurseur. Proche de Jésus, parti annoncer l’Evangile, il vit les 2 premières caractéristiques  que je viens de présenter. On fête son martyre et on pense  à sa mort à Machéronte, en Jordanie actuelle  sur une colline où il n’y a rien autour. Il a su avoir la force de témoigner devant ce pourri d’Hérode qui aimait pourtant bien l’écouter. Il n’a pas connu le Jeudi Saint mais  sa force de persuasion était réelle. S’il n’a pas  communié, il a eu la force  de témoigner de ce que l’Eucharistie  nous  donne de faire. Et rien que pour cela, il est digne  de notre piété et de notre imitation. Il est d’ailleurs le seul à avoir 2 entrées  dans le calendrier des  saints, Marie  excepté bien sûr.

 

Si aujourd’hui nous  ne fêtions pas  St Jean Baptiste, nous  célébrerions le CŒUR IMMANCULE DE LA VIERGE.

Cette fête, moins connue que le Sacré Cœur, la suit d’un jour. Et Marie nous permet de communier à son ouverture à Dieu. Ouverture à sa  volonté, à sa Parole qu’elle fait devenir Chair, à son Fils puisqu’elle est partout où il est. Sa force  vient de la présence  de son Fils en elle. Dans son humble accueil au Seigneur qui fait en elle sa demeure, elle est l’image de l’Eglise, temple de l’Esprit Saint et modèle  de tout chrétien. Elle est remplie de la présence de l’Esprit Saint comme nous devrions l’être après chaque Eucharistie.

 

Enfin la présence de l’Eucharistie  en nous est DESARMANTE.

C’est la force qui fait tenir les chrétiens. Dans les prisons où quand on la reçoit, elle permet de vivre les  épreuves. Dans les  camps de prisonniers où les témoignages  nous disent qu’elle était précieuse. Dans les hôpitaux puisqu’elle donne paix et force. L‘Eucharistie  est comme l’oxygène. C’est quand on en est privé qu’on en voit l’importance et la nécessité.

Elle est force désarmante car elle n’est pas violence. Le fait de proposer la joue droite fait que l’autre hésite à frapper  car ce dernier sait qu’on ne répondra pas par la violence. L’image du petit chinois à Pékin en 1989 est parlante. Le conducteur aurait pu enclencher le moteur, c’était fini. il ne l’a pas fait. Elle est désarmante car elle empêche d’aller plus loin et d’utiliser la violence et la haine

 

Alors, oui, l’Eucharistie  est nourriture des forts.

Elle renforce notre intimité avec le Seigneur, elle nous force à proclamer l’amour du Christ, elle nous permet d’accueillir l’autre (cf st Paul), elle nous fait imiter St Jean Baptiste et Marie, elle est FORCE DESARMANTE.

 

                                               Yves FROT 24 Juin 2017

 

 

 

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