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Calendrier

La cinquième semaine. Le 20 novembre.

On honorera la vie cachée du Fils de Dieu en sa très Sainte mère.
On méditera sur l’honneur qu’elle lui a rendu pendant ce Saint temps.
On dira un chapelet, Deus abscondite miserere nobis. Dieu tu t’es caché en notre misère.

Méditation de Bérulle :

Dans ce doux repos  que Jésus a dans sa très sainte mère, je dis repos plus que sommeil, le cœur et l’âme de Jésus est toujours veillant, son amour ne dort point et ne cesse point et son esprit ne dort point aussi et est toujours saintement occupé. Esprit est un soleil vivant et comme ce soleil que nous voyons est posé au milieu des planètes. Ce divin Esprit de Jésus est établi au milieu de l’être créé et incréé et il répand ses rayons vers son père et vers la vierge sa mère à laquelle il daigne bien donner autorité sur lui en la faisant mère, en attendant qu’il répande ses rayons sur le monde. Il adore son père  comme principe de sa divinité et de sa mission dans son humanité. Il l’aime d’un amour infini, en puissance, en mérite, en dignité. Et c’est le seul amour que le père éternel a encore reçu vraiment digne de lui de son être suprême et de son amour incréé depuis quatre mille ans qu’il a créé le monde. Le Fils de Dieu fils de l’homme vivant en cet humble état d’enfant reconnait l’ordre suprême de la divinité dans lequel sa personne tient le milieu entre le père et l’Esprit Saint, comme produit de l’un et produisant l’autre. Il reconnait et adore l’ordre singulier de l’union hypostatique dans lequel il est établi. Il voit le ciel et les anges, la terre couverte de péché et les pécheurs qui ont besoin d’un déluge de sang pour effacer leurs offenses. Il voit que cette œuvre lui est réservée. Il reconnait et accepte les desseins du père éternel sur lui, les causes de son envoi sur la terre, les œuvres et les mystères qu’il y doit accomplir, l’abaissement auquel il doit vivre, la croix en laquelle il doit mourir. Il s’offre à l’état de victime perpétuelle pour la gloire de son père, pour l’effacement du péché et pour le salut des hommes. Il loue, il adore, il rend grâce, il voit,  il accepte la vie, la croix, la mort, le conseil du père sur lui. C’est le premier exercice de sa vie intérieure sitôt formé dans le ventre de sa mère, c’est l’état d’abaissement et l’état de victime de dieu, d’Agneau de Dieu. Agneau immolé à dieu pour la délivrance du peuple. Cet enfant est dieu et agneau de dieu tout ensemble.
Il est pour neuf mois en la vierge. Il fait comme partie d’elle, elle vit pour lui et il vit par elle et il est en un état de continuelle dépendance et même d’indigence au regard d’elle. Car la vie de Jésus est indigente et mendiée  de la vie de Marie. Il est comme le fils en sa mère tirant d’elle sa vie. Il est en elle comme son fils et son dieu, lui donnant vie comme il reçoit vie d’elle. Il est en elle comme en un ciel car il est vivant de la vie, de la gloire, voyant dieu et jouissant de sa divine essence. Il est en elle comme en un temple où il loue et adore dieu, où il rend ses devoirs au père et les rend tant pour soi que pour l’être créé. Jésus la traite, la regarde, l’honore comme mère de dieu, comme sa mère.

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