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Calendrier

La septième semaine. Le  4 décembre.

On honorera la pureté divine, l’humilité profonde de la très Sainte Vierge.
On méditera sur ces paroles et ces paroles  Ecce ancilla Domini fiat mihi secundum verbum tuum.  Voici la servante du Seigneur qu’il me soit fait selon ta parole. On dira tous les jours un chapelet de ces paroles, la regardant comme véritablement l’humble servante et digne Mère de Dieu.


Méditation de Bérulle :

La vie de la vierge a comme deux étapes, l’une commence à sa conception et continue jusqu’à l’annonciation angélique. Durant environ quinze ans elle est établie en une grâce prévenante et préparant la maternité divine en laquelle elle doit être un jour établie. Mais sans qu’elle le sache ni qu’elle le pense. L’autre commence à la fin du colloque avec l’ange et est ce même état éminent et singulier de maternité divine où elle va maintenant entrer qui est l’état permanent de cette très sainte vierge, le point de départ de sa vocation heureuse et sa condition éternelle. Ce nouvel état est une vie nouvelle pour la vierge qui commence à vivre en vivant avec celui qui est sa vie et la vie du monde. Auparavant elle était solitaire, étant seule en la terre. Maintenant qu’il entre au monde et qu’il loge en son cœur et en son sein, elle entre en compagnie qui la fait vivre d’une vie toute nouvelle, en la nouvelle vie que le fils de dieu daigne prendre en sa créature.  L’ange lui apporte du ciel la plénitude de lumière  que dieu répand en son esprit afin qu’elle conçoive la splendeur du Père en splendeur de lumière. Elle sait, elle voit où dieu l’attire, l’appelle et l’élève et elle entre en ce divin état pleine de grâce, de lumière et de désir de servir dieu en ce ministère et d’être mère de celui qui a Dieu pour Père. C’est le temps où elle porte la lumière au monde. Et cette parole qu’elle profère n’est pas seulement une parole d’esprit et de grâce, mais une parole de lumière et de lumière vive et pénétrante jusques au sein du Père éternel d’où elle tire le fils unique de Dieu pour le loger et porter en son sein virginal. Cette dernière parole est une parole de consentement, non d’inquisition humaine comme la précédente  mais de résolution divine, d’inclination vive et ardente à l’accomplissement du vouloir de dieu et de son œuvre, parole de grâce, d’amour, de vie et de vie qui ne doit jamais périr car elle donne la vie au dieu vivant. Parole substantielle et personnelle, digne de conclure la mission du ciel et de donner commencement à cette œuvre des œuvres de dieu. Par la grandeur de son humilité, par la profession de son obéissance et par la déclaration de son désir  à l’accomplissement de l’œuvre que dieu  veut opérer en elle et avec elle. « ancilla domini fiat mihi secundum verbum tuum» que cette parole est puissante, féconde et heureuse. Là elle s’abaisse et en s’abaissant elle se trouve élevée  par-dessus les cieux. Là elle fond en la main de son dieu et devient mère de son créateur même. Là elle entre en ses grandeurs par ses abaissements, elle entre en sa maternité par sa virginité, elle entre en souveraineté par son obéissance. Là, elle se rend la servante du seigneur et devient mère du seigneur, toujours mère et toujours servante, comme son fils est dieu et homme. Là encore elle demeure vierge  et devient mère, privilège de sa mission et de sa personne. Tellement que sa virginité est non seulement conservée mais relevée, mais couronnée, mais plus florissante que jamais par sa maternité et sa maternité est saintement préparée, heureusement acquise et divinement accomplie dans sa virginité.
Il y a 2  parties en cette parole, la première porte le mouvement de l’humble vierge dans le fond de son être, dans sa servitude et dans son néant. La seconde porte le désir et le mouvement de cette âme à son dieu et à son dieu pour être mère. Ces deux mouvement semblent contraires, l’un abaisse, l’autre élève, l’un sépare et l’autre unit à dieu. Ces deux mouvements sont très bien joints ensemble en un mystère qui abaisse celui qui est la gloire et puissance du père jusque dans le néant  de l’être humain et conjoint dieu à sa créature en unité de si grande personne. Comme Dieu s’abaisse dans le néant pour s’incarner, celle qui le doit concevoir s’abaisse jusques dans le néant de l’être crée pour l’y recevoir et adorer. Comme Dieu s’unit et s’incorpore  en notre humanité, la vierge après cet humble mouvement de son esprit, est conduite par l’esprit de dieu dans le mouvement et le désir d’être mère de celui qui veut s’abaisser et s’incarner en elle. Désir nouveau, grand et imprimé dans le fond de cet esprit par la main du tout puissant qui veut opérer en ce mystère. Désir saint pur et divin, car il tend à produire le saint des saints en elle-même. Et dans la vive impression de ce désir, dans l’infusion de cette lumière, elle profère cette parole de si grande énergie ,fiat mihi secundum verbum tuum. Un fiat a donné commencement au monde, ce fiat donne commencement à l’auteur du monde. Une parole a fait cet univers et cette parole met en l’univers un autre univers, un ciel en terre, une nature crée dans un être incréé. Et elle est élevée par-dessus tout ce qui est créé pour l’associer à soi-même.

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