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Préparation spirituelle de la Famille
du Saint Enfant-Jésus au jubilé du 4ème centenaire de la
naissance de la Vénérable Marguerite du Saint-Sacrement Rencontre 1/2018 |
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A la découverte de la vie et du message de Marguerite dans la lumière des vertus de l’enfance |
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- La petitesse - |
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De l’Évangile de Jésus Christ selon
saint Luc (10, 21-24) Jésus, exultant de joie sous l’action de l’Esprit Saint, dit : «
Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as
caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. Oui, Père, tu
l’as voulu ainsi dans ta bonté. Tout m’a été confié par mon Père ; personne
ne connaît qui est le Fils, sinon le Père ; et personne ne connaît qui est le
Père, sinon le fils et celui à qui le Fils veut le révéler. Puis il se tourna
vers ses disciples et leur dit en particulier : « Heureux les yeux qui voient
ce que vous voyez ! Car, je vous le déclare : Beaucoup de prophètes et de
rois ont voulu voir ce que vous voyez, et ne l’ont pas vu, entendre ce que
vous entendez, et ne l’ont pas entendu. » Le 7 février prochain nous allons célébrer le 399e
anniversaire de la naissance de la Vénérable Marguerite. La famille de
l’Enfant Jésus commencera en même temps sa préparation spirituelle pour fêter
le 4ème anniversaire de la naissance de notre « Petite Épouse de l’Enfant Jésus ».
Je vous propose donc de méditer lors de cette année les étapes
de vie de Marguerite en lien avec une des vertus de l’enfance qu’elle-même a
vécu et enseigné. Cette fois-ci nous allons
redécouvrir les premiers instants de la vie de Marguerite en lien avec la
vertu qui s’impose presque toute seule par la petite taille de
Marguerite, par « la couleur » de sa vie spirituelle et surtout par
Celui qui s’est fait Enfant pour faire de nous les enfants du Père – la
petitesse. Nous allons puiser
aux trois sources : les homélies du Pape François, l’ouvrage du Père Amelotte
« La vie de Sœur Marguerite du S. Sacrement, religieuse carmélite de
Beaune » (Paris 1679) * et dans la vie de la Vénérable,
éditée par les carmélites de Beaune en 1986. ** « Petite Marguerite Parigot, naquit à
Beaune le 7 février 1619 et a tout pour être
heureuse ; elle est la fille de Pierre Parigot et Jeanne Bataille, l’un
et l’autre de familles comptant parmi les plus honorables de la ville. Des
parents profondément chrétiens : on s’empresse de faire baptiser
l’enfant le jour même de sa naissance à l’église St Pierre (actuelle place
Carnot). Un père bienveillant, attentif à la personnalité de ses enfants - ce
qui n’est pas tellement banal à l’époque - ; une mère aimante et avisée
qui va entourer sa petite Marguerite d’une sollicitude clairvoyante. Au foyer
déjà deux frères et deux sœurs – un autre frère et une autre sœur viendront
après Marguerite. » (CB, p.5) *PA ** CB
« Encore
que le père et la mère de Sœur Marguerite (…) ayant été des personnes de très
honnête condition et qui, pour leurs vertus singulières, ont mérité de fort
grands éloges, je m’assure néanmoins qu’ils eussent préféré à tous leurs
autres avantages le bonheur d’avoir mis au monde et d’avoir élevé pour
Jésus-Christ une si sainte fille, et qu’ils ne m’eussent pas désavoué si
j’eusse tu leurs autres louanges pour ne leur donner que celle-ci, qui leur
eût été la plus chère et la moins suspecte de complaisance(…) Elle parut dès
son enfance prévenue des bénédictions du Ciel, non seulement pour le naturel
excellent, par l’humeur douce et docile dont Dieu la dota, comme d’un
précieux instrument de sa grâce, mais encore par la raison et par des lumières
du Saint Esprit qui lui furent données par avance. » (PA, p.49) L’année
de la naissance de Marguerite marque aussi l’arrivée des carmélites à Beaune
et c’est l’oncle de Marguerite, chanoine Léonard Bataille qui va céder
« son » prieuré St Étienne à condition que sa nièce Marguerite, qui
n’a pas encore 6 mois, sera reçue dans le carmel en qualité de
« fondatrice ». Que
pense de tout cela la petite Marguerite ? Nous le verrons une autre
fois. Aujourd’hui
nous voyons Marguerite encore nourrisson, comme une enfant déjà choisie par
la providence en tant qu'instrument de la « Divine Petitesse de
Jésus » et nous pensons spontanément à ce Bébé qu’il l’a choisi pour
Lui-même depuis la création du monde … Le
Créateur de toutes choses a choisi de se faire connaître en devenant
l’embryon, le petit nourrisson dans la crèche... « Lui,
le Verbe, la Parole de Dieu qui à bien des reprises et de bien des manières,
dans le passé, a parlé » (He 1,
1), maintenant, à la « plénitude des temps » (Ga 4, 4), il est muet. Le Dieu devant qui on se tait est
un Bébé qui ne parle pas. Sa majesté est sans paroles, son mystère d’amour se
révèle dans la petitesse. Cette
petitesse silencieuse est le langage de sa royauté. » (Pape François,
Rome, 1er janvier 2018) « Le
Royaume de Dieu vient dans « la petitesse, dans l’humilité ». La manière dont se
réalise la venue de Dieu dans l’histoire est frappante : ‘‘né d’une femme’’.
Aucune entrée triomphale, aucune manifestation imposante du Tout-Puissant :
il ne se montre pas comme un soleil éblouissant, mais il entre dans le monde
de la manière la plus simple, comme un enfant de sa mère, de cette manière
dont nous parle l’Écriture : comme pluie sur la terre (cf. Is 55, 10), comme
la plus petite des semences qui germe et grandit (cf. Mc 4, 31-32). Ainsi,
contrairement à ce à quoi nous nous attendrions et que peut-être nous
voudrions, le Royaume de Dieu, maintenant comme autrefois, « n’est pas
observable » (Lc 17, 20), mais vient dans la
petitesse, dans l’humilité (…) la manifestation
de Dieu s’accomplit toujours dans la petitesse (…) se donner aux
autres, supprimer les distances, en demeurant dans la petitesse et en
habitant concrètement le quotidien, est typiquement divin. Dieu nous sauve donc en se faisant petit, proche et
concret. Le Seigneur, « doux et humble
de cœur » (Mt 11, 29), préfère les petits, auxquels est révélé le Royaume de
Dieu (Mt 11, 25) ; ils sont grands à ses yeux et il tourne son regard vers
eux (cf. Is 66, 2). Il a une prédilection pour eux, parce qu’ils s’opposent à
''l'arrogance de la vie’’, qui vient du monde (cf. 1Jn 2, 16). Les petits
parlent la même langue que lui : l’amour humble qui rend libre. À travers ces
‘‘canaux’’ de son amour, le Seigneur a fait parvenir d’inestimables dons à
toute l’Église et à l’humanité entière. Le Seigneur ne désire pas être craint
comme un souverain puissant et distant, il ne veut pas rester sur un trône au
ciel ou dans les livres d’histoire, mais il aime se glisser dans nos
événements quotidiens, pour cheminer avec nous. (Jdt
15, 9). Dans la vie de Marie, nous admirons cette petitesse aimée par
Dieu, qui « s’est penché sur son humble servante » et qui « a élevé les
humbles » (Lc 1, 48.52). Il s’est tant complu en
elle qu’il s’est laissé tisser la chair en elle, en sorte que la Vierge est
devenue Mère de Dieu.
» (Pape François, Pologne le 28 juillet 2016). Le Pape François
revient : « Dieu est tombé
amoureux de notre petitesse. Lorsque Moïse dit au peuple : “Tu es un peuple consacré au Seigneur ton
Dieu : c’est toi qu’il a choisi pour être son peuple, son domaine particulier
parmi tous les peuples de la terre. Si le Seigneur s’est attaché à vous, s’il
vous a choisis, ce n’est pas que vous soyez le plus nombreux de tous les
peuples, car vous êtes le plus petit de tous. C’est par amour pour vous”. Le Saint-Père s’est attardé en particulier sur deux termes « choisi » et « petitesse ». « Tu n’as pas choisi, c’est Lui qui t’a
choisi » « Ce n’est pas nous qui avons choisi, c’est Lui qui nous a choisi et qui s’est
lié à notre vie », a expliqué le Saint-Père. En
revenant à la vie de Marguerite nous pouvons constater qu'à travers « la
politique » de son oncle c’est Dieu, lui-même qui réalise son projet
d’amour. Les gens ne sont pas décisionnaires. Ils sont, peut-être inconsciemment,
les instruments du Seigneur. Dieu « est tombé amoureux de notre petitesse, a poursuivi le
Pape, et nous a choisis pour
cela ». Il « a choisi les
petits, et il se révèle à eux … si tu
veux comprendre quelque chose au mystère de Jésus, abaisse-toi : fais-toi
petit. Reconnais que tu n’es rien ». Le mystère du cœur du Christ insiste
le Pape est « le cœur de la révélation, le cœur de notre foi parce que
Lui s’est fait petit ». Le Cœur de Jésus n’est pas « une image pieuse » mais « le cœur de la révélation, le cœur de
notre foi parce qu’il s’est fait petit, il a choisi cette voie » (…) « jusqu’à la mort » il a
fait « un choix vers la
petitesse pour que la gloire de Dieu puisse être manifestée ». Le mystère du Christ, est « un cœur qui aime, qui choisit, qui est
fidèle, qui se lie à nous qui se révèle aux petits et qui se fait petit ». «
Fidélité dans le choix de se lier à la petitesse, y compris pour lui-même ».
(Le 2 juin 2017). Combien de grâces reçoivent ceux qui
savent L’honorer en ce trône de son anéantissement. Dans les paroles du Pape, nous pouvons parfaitement retrouver toute
la spiritualité de Marguerite.
« Il est élevé et Il jette les yeux sur les
choses basses », dit le Prophète (cf. Ps 147, 6), et nous
pouvons dire qu’Il s’abaisse infiniment et « qu’Il ne regarde que de fort loin les choses hautes ».
L’Esprit qui a fait unir le Verbe au plus petit des enfants à l’instant de sa
Conception et qui, ensuite, L’a fait passer par tous les degrés et par toutes
les petitesses de l’Enfance, n’est pas moins éternel que Celui par lequel Il
s’est offert à la Croix (cf. Hb 9, 14).
« Et si personne ne s’étonne que Jésus-Christ combat et soit encore
persécuté dans ses Martyrs, selon le langage des Saintes Écritures et des
Pères, aussi ne faut-il pas s’étonner s’Il veut encore être Enfant dans les
âmes qu’Il rend parfaitement simples et s’Il veut accomplir en elles son
Innocence et toutes les autres Vertus de cet État qu’Il a honoré le premier
en unissant l’Enfance à sa Personne infinie. » (PA) « Marguerite
ne cessera de chercher dans la lumière de la foi de nouvelles inventions pour
honorer le Seigneur dans cet État
d’infirmité et de petitesse. Il se fit connaître à son âme au même État
où Il a été au moment qu’Il naquit, et lui découvrant les dispositions de son
cœur avec mille caresses d’Époux : « Je veux, dit-Il, faire voir
en toi les merveilles de mon Enfance ». Alors Il lui communiqua son
anéantissement intérieur et lui fit paraître l’usage surnaturel qu’Il a fait
de sa petitesse. Cette vue la remplit d’un grand zèle de L’imiter, et dans sa
ferveur, le Fils de Dieu prit possession d’elle pour la rendre conforme à ce
premier Mystère. Ce qui fait voir la sublimité de son esprit qui dans la
Petitesse de Jésus Enfant savait découvrir sa Grandeur et ses Opérations
Divines. » (PA) Le chemin parcouru par notre Amie du ciel
est pour nous une grande école de la vie spirituelle ; plus nous
méditons et honorons la Sainte Petitesse de Jésus, plus nous dévoilerons la
nôtre et nous deviendrons humbles. C’est une voie de vérité et de vie. Celui
qui sais se reconnaître profondément petit et pécheur – dépendant du Père -
devient libre et accueille pleinement le salut en Jésus Christ. « Devant la crèche, nous nous redécouvrons aimés et en regardant en
silence, nous laissons Jésus parler à notre cœur : que sa petitesse démonte
notre orgueil, que sa pauvreté dérange notre faste, que sa tendresse remue
notre cœur insensible. » (Pape François, Rome 1er janvier
2018) |
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Prions alors la Vénérable Marguerite, avec le Père Amelotte : « Qu’il me soit permis de vous invoquer en mon particulier : âme illustre en innocence et en faveurs de Jésus Enfant, abattez l’orgueil de mon esprit sous les pieds de votre Époux anéanti, et obtenez-moi la grâce de vivre avec la docilité d’un enfant, et que, je parvienne par les voies de la simplicité que vous avez si
admirablement suivies, à Celui qui ne donne sa Gloire qu’aux âmes qui la méritent par
l’humilité et par la petitesse. Amen. » |
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« On verra que l’Enfant Jésus, fera bien paraître sa Puissance dans sa petitesse et sa Force dans
l’infirmité de son Enfance ! » Vénérable Marguerite du Saint-Sacrement. |