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Rencontre 4 2018

Rencontres

Préparation spirituelle de la Famille du Saint Enfant-Jésus au jubilé

du 4ème centenaire de la naissance de la Vénérable Marguerite du Saint-Sacrement

Rencontre 4/2018

 

A la découverte de la vie et du message de Marguerite

dans la lumière des vertus de l’enfance

 

- La confiance -

« Quand Jésus revint en Galilée, il fut accueilli par la foule, car tous l'attendaient (...) Les foules le pressaient au point de l'étouffer. Or, une femme qui avait des pertes de sang depuis douze ans, et qui avait dépensé tous ses biens chez les médecins sans que personne n'ait pu la guérir, s'approcha de lui par-derrière et toucha la frange de son vêtement. À l'instant même, sa perte de sang s'arrêta. Mais Jésus dit : « Qui m'a touché ? » Comme ils s'en défendaient tous, Pierre lui dit : « Maître, les foules te bousculent et t'écrasent. » Mais Jésus reprit : « Quelqu'un m'a touché, car j'ai reconnu qu'une force était sortie de moi. » La femme, se voyant découverte, vint, toute tremblante, se jeter à ses pieds ; elle raconta devant tout le peuple pourquoi elle l'avait touché, et comment elle avait été guérie à l'instant même. Jésus lui dit : « Ma fille, ta foi t'a sauvée. Va en paix. » (Lc 8,40-48)

L'attitude de la confiance absolue de cette femme de l'Evangile ouvre notre réflexion d'aujourd'hui. La Confiance est la base de toute relation. Faire confiance, c'est se déterminer en supposant un a priori positif. On qualifiera de méfiance ou de défiance le sentiment contraire. La confiance est indispensable dans la relation avec l'autre et trouve son origine dans les premiers instants de la vie d'une personne. Le nouveau-né se sent habituellement en confiance avec sa mère qui l'entoure de sa présence, de son affection, de son amour. Nous pouvons distinguer trois degrés dans la confiance, ou dans le fait de « croire au niveau humain » : 1. Croire en quelque chose ; « je peux croire un panneau signalétique ou la météo annoncée. Je fais ainsi confiance aux indications qui me sont données. 2. Je crois ce que l'autre me dit ». Cette confiance en la parole d'autrui permet une attitude d'ouverture, de bienveillance qui le fortifie ou fait grandir. 3. Croire en l'autre. « C'est ce qui fit que vous êtes ce que vous êtes, qui m'inspire confiance ». La relation devient à ce stade plus profonde. Cependant croire en l'autre, c'est prendre des risques, c'est renoncer à tout maîtriser dans la relation. Accorder à l'autre sa confiance c'est une décision, un acte résolu.

Le Pape François confirme dans un de ces twitter : « Seule la confiance en Dieu peut transformer le doute en certitude, le mal en bien, la nuit en aurore radieuse ».

Nous voyons très clairement que cette vertu de confiance guide comme étoile la vie de la Vénérable Marguerite dans les moments de joie et surtout dans les grandes épreuves que Dieu permet. Marguerite ne diminue jamais sa confiance.

Dès son plus jeune âge cette enfant s'attache profondément au Seigneur et s'abandonne à lui librement. A la mort de sa mère, à l'âge de 11ans quand elle est guidée au Carmel par son père,

elle est confiée mais elle se confie aussi elle-même aux carmélites. Sa vertu surnaturelle de confiance en Dieu est « appelée » à mûrir rapidement à travers ses choix de vie et des circonstances particulières.

Nous voyons souvent Vénérable Marguerite attaquée spirituellement par le mal. « Lorsqu'elle revenait à soi après ces combats, elle était percluse de tous ses membres et ne pouvait ni boire, ni manger, ni prendre le moindre repos. Aussitôt qu'elle se présentait à l'Oraison, il lui apparaissait des spectres hideux qui lui faisaient éprouver de cruels supplices : la multitude en augmentait d'heure en heure avec des figures nouvelles et, ce qui était le plus dur à une âme enflammée d'amour, les dégouts et l'obscurité dont ils la remplissaient, montaient jusqu'au dernier point (...) Mais parmi ces gueules béantes, son âme demeurait aussi saine que le corps de Daniel dans la fosse et celui des enfants dans la fournaise. L'amour de la croix la rendait invincible, et son cœur persuadé du bonheur qu'il y a de souffrir pour Jésus-Christ, se reposait en cette joie et ne se laissait aller à aucune inquiétude. (* PA)

Ce qui est plus admirable, c'est qu'elle fortifiait sa confiance dans ces délaissements et, se conformant au Fils de Dieu dans son agonie, plus elle paraissait abandonnée, plus elle prolongeait son Oraison. Elle se retirait en des lieux écartés, comme cet homme de douleurs et là invoquait son secours et celui de la Sainte Vierge avec une confiance inébranlable. C'était un spectacle digne du Ciel de voir cette enfant se prosterner en terre durant quatre à cinq heures sans interruption, attendant quelque rayon de lumière qui dissipât les ténèbres de l'Enfer ( ...) Elle se prosternait le visage en terre, les bras en croix, et disait hautement : Misérables damnés, que pouvez-vous contre moi ? Le Saint Enfant Jésus est mon secours et ma garde. Et, se relevant avec un grand courage, elle les foulait aux pieds et les envoyait dans les Enfers. Ils l'attaquaient avec la même rage lorsqu'elle était au Chœur, soit à l'Office, soit à l'Oraison, où plus elle donnait d'édification aux Sœurs, plus ils s'efforçaient de la travailler. Ils comblaient son âme de douleurs, ils la jetaient dans les ténèbres profondes, ils tenaient tous ses sens intérieurs en captivité. Mais sa confiance était si grande qu'elle ne céda jamais en rien à ses ennemis. Au contraire, plus ils la pressaient, plus elle acquérait de nouvelles forces. » (PA)

 

L'Eglise nous enseigne que « la confiance en Dieu suppose l'adhésion à sa Parole, c'est un véritable chemin de croissance car elle implique un travail d'abandon à son Amour. » alors Marguerite nous apparut comme un véritable géant de la confiance totale en la toute-puissance de Dieu. Cette confiance qui grandit proportionnellement aux épreuves qu'elle traverse. La Vénérable témoignait que « le Seigneur regarde le pauvre ». De là elle conçut une grande confiance en sa Divine Protection, voyant qu'Il veillait sur les petits et les humbles, et sur les pauvres d'esprit.

 

« Un jour elle fut ravie et son visage étant devenu tout éclatant, elle prononça d'une voix forte et intelligible : « In te Domine speravi, non confundar in aeternum, c'est-à-dire : Seigneur, j'ai mis mon espérance en Vous, faites que je ne sois jamais confuse » (cf. Ps 70, 1) Mais comme le cheminement spirituel habituel des Carmélites est d'avancer par la Foi et non par des désirs de communication surnaturelle de Dieu, les Mères ne cessèrent d'avertir Sœur Marguerite que si elle ne revenait à une voie commune d'Oraison, elle ne serait jamais Professe.

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*PA - Père Amelotte « La vie de Sœur Marguerite du S. Sacrement, religieuse carmélite de Beaune » (Paris 1679)

 

Cette Petite fit des prières continuelles au Fils de Dieu pour qu'Il la fasse revenir à l'état que l'on lui demandait. Enfin, après avoir beaucoup prié à cette intention, elle dit un jour à la Mère Marie, sa Maîtresse : « Ma Mère, je vous donne le Saint Enfant Jésus pour ma caution, c'est Lui qui vous répondra pour moi, je ne suis rien, Jésus est mon être et ma vie, c'est Lui qui me fait agir ». Puis s'adressant au Fils de Dieu, elle Lui dit ces paroles de confiance amoureuse : « O Saint Enfant ! C'est Vous qui ferez voir la vérité de ce que je dis et qui répondrez effectivement pour moi ». (PA)

 

Ce n'était pas seulement pour ce qui la touchait qu'elle faisait preuve de cette confiance en Dieu, c'était aussi pour les pécheurs, car lorsqu'elle avait connaissance que Dieu était irrité contre quelque âme dont Il l'avait chargée, elle allait se jeter à ses pieds avec une telle confiance en sa Bonté qu'elle ne cessait de Lui demander Miséricorde jusqu'à ce qu'elle l'eût obtenue. « O mon Dieu, disait-elle, je ne Vous quitterai point jusqu'à ce que Vous répandiez votre grâce sur ces âmes. O Saint Enfant Jésus ! Je ne sortirai point d'ici jusqu'à ce que Vous m'accordiez leur Salut ». (PA)

 

« Il y eut une personne (...) abandonnée à toutes sortes de vices, qui lui fut recommandée par sa bonne Mère. « Ma Sœur, disait-elle, priez Dieu pour cette âme, encore qu'il y ait si longtemps que vous et moi prions pour elle que je n'ose plus espérer que nous soyons exaucées ».

Sœur Marguerite lui répondit avec une grande assurance : « Ma Mère, j'ai tant de confiance au Saint Enfant Jésus que j'ose assurer qu'en trois jours, elle se convertira ». Aussitôt, elle se mit en oraison et fit tant d'instance à son Epoux que l'effet s'ensuivit ainsi qu'elle se l'était promis. Cette personne endurcie s'approchât des sacrements, elle s'y porta avec tant de facilité et tant de succès qu'elle causa un grand étonnement à tous ceux qui avaient connu son obstination. » (PA)

 

« En l'an 1636, la Bourgogne fut en de grandes alarmes et la ville de Beaune fut longtemps menacée d'un siège, mais la petite Sœur n'eut pas la moindre appréhension, au contraire on ne la vit jamais en plus grand repos ni dans une plus forte confiance en Jésus-Christ. Ainsi demeura-t-elle en paix parmi des afflictions très sensibles qui survinrent parfois à son Monastère, et auxquelles il n'y avait apparemment aucun remède. Ce fut alors qu'elle donna plus d'assurance aux Mères. « Ne soyez point en peine, leur dit-elle, le Saint Enfant mettra ordre à tout, vous verrez bientôt son secours ». Et de fait, la chose ne manqua pas d'arriver ainsi qu'elle l'avait prédit. Jamais elle ne craignit que le Fils de Dieu l'abandonnât au besoin. Et rien ne parut impossible, ni même malaisé à l'ardeur de son amour et à sa confiance. » (PA)

 

" La lumière qu'elle recevait sur l'état de tous était si universelle qu'elle savait ce que son Divin Epoux faisait en chaque âme. Elle lisait dans son Amour et dans les cœurs, et voyant leurs dispositions, elle était continuellement appliquée pour leurs besoins. Souvent (...) elle allait communier, ou faire quelque action de pénitence, tantôt pour une de ses Sœurs, tantôt pour une autre. Et sans que les Sœurs lui eussent rien communiqué de leur état, elles étaient toutes étonnées qu'elle priait, communiait et faisait des œuvres de mortification pour les secourir dans leurs peines. Elle ne se donnait point même de relâche jusqu'à ce qu'elle eût obtenu le soulagement de leurs maux ou la grâce qui leur était nécessaire pour accomplir ce que le Fils de Dieu désirait d'elles.

Cette lumière et cette charité conviaient les sœurs à s'adresser à elle en toute confiance dans leurs difficultés, et c'était une chose merveilleuse qu'à la première parole qu'elle leur disait, leur

esprit se trouvait ou remis, ou consolé, ou fortifié, tant il était vrai qu'elle voyait clairement le fond de leur esprit et le dessein de Dieu sur elles, qui se plaisait à leur parler par sa bouche. (...) Les Sœurs qui connaissaient sa grâce prenaient une entière confiance en elle pour les infirmités même du corps dont elles lui voyaient concevoir une si sensible douleur et prendre des soins si pleins d'affection et de bonté. Elles l'appelaient communément leur petit Médecin et leur garde. » (PA)

 

Peu avant sa mort Marguerite donna une grande preuve de sa confiance en la Bonté et en la Miséricorde du Seigneur. Lorsqu'un jour la parole lui ayant manqué tout à coup, et quelque temps après lui étant revenue, son confesseur lui demanda si elle n'appréhendait point de mourir ; à quoi elle répondit avec sa présence d'esprit ordinaire : « J'en ai bien sujet à cause de mes grands péchés, mais je me confie en la Miséricorde de Jésus-Christ ». Elle était humble comme si elle n'eût jamais fait qu'offenser Dieu et elle possédait la paix et le repos d'une âme pure et innocente.

 

 

 

Écoutons Vénérable Marguerite dire à chacun d'entre nous :

 

- M. Je supplie le Saint Enfant Jésus de vous donner sa sainte paix. Vous avez reçu tant d'effets de sa Miséricorde qu'en quelque état que vous puissiez être, vous devez avoir confiance en Lui et espérer en sa Bonté. C'est pourquoi, M. je vous supplie de mettre tout ce que vous êtes à ses Pieds sacrés et de ne plus penser à vos offenses.

Il vous les a toutes pardonnées, ne pensez donc plus qu'à bien L'aimer et Le servir. Je vous offre à Lui tous les jours et Lui demande qu'Il vous fortifie. C'est notre propre de tomber, il ne faut point vous étonner de vos chutes, mais vous en servir pour connaître ce que vous êtes, pour vous rendre humble, pour recourir à Dieu, et pour vous confier toujours en Lui comme en votre Bon Père qui a pour vous une Charité sans limite, et qui ne cesse de vous présenter sa Miséricorde.

 

- Ayez une parfaite confiance aux mérites de son Précieux Sang dans lequel vous devez vous perdre.

 

- M. Je supplie le Saint Enfant Jésus d'unir votre âme à Lui, selon tous ses Desseins, il ne faut pas vous inquiéter ni vous troubler quand vous tombez en des fautes, quoique très grandes. C'est tout ce que nous pouvons faire en la terre, mais seulement après avoir manqué, retournons à Dieu avec une confiance filiale et amoureuse, regardant Jésus comme notre Sauveur qui nous réconcilie avec Dieu et qui satisfait continuellement pour nos péchés, offrant ses souffrances au Père Éternel pour nous, et nous en appliquant les mérites.

 

- Je lui demanderai cette grâce pour vous, demandez-là pour moi, s'il vous plaît, et tenez-vous en paix, tâchant de remettre tout entre les bras du Saint Enfant Jésus. Je suis en Lui.

 

Vénérable Marguerite du Saint-Sacrement

                                                                                                                                                                                            

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